PagePrincipaleDesMembres > ProJets > PtitTore3

• Installation d'un système GNU/Linux (*)
  • Avant l'installation
  • L'installation
    • Partitionnement
    • Configuration et choix des paquetages (programmes)
• Annexe : squelette initial (Renaud Michel)
  • Avant l'installation
    • Installation seule
    • Dual boot
    • Distribution
  • Installation
    • partitionnement
    • Choix des composants
    • Configuration du système
  • Après l'installation
    • Modifier les composants installés

(texte initial : Emmanuel Mortier 28/1/06 soir)
(page verrouillée après parution de l'article)

Installation d'un système GNU/Linux (*).

note de bas de page : (*) Linux = le moteur de la voiture, GNU/Linux = le moteur plus les milliers d'accessoires, un treuil, tous les outils, plus les cartes routières, les guides gastronomiques, etc. : la différence mérite bien un GNU ;-)

Après une évaluation facile, mais très complète grâce à un CD 'live' tel que KNOPPIX (voir article précédent), vous avez décidé de franchir le pas et d'installer Linux sur votre machine. Cette étape vous aura aussi rassuré : votre PC est bien compatible avec Linux ! Cet article va vous guider dans la réalisation de votre projet.

Avant l'installation.

C'est d'une bonne installation que dépendra votre efficacité et donc votre perception du système. Et comme au début, on ne connait pas grand-chose... Mais ne vous en faites pas trop : tout 'Linuxien' qui se respecte a fait plusieurs installations avant d'avoir un système à son goût (ceux qui nous connaissent sont morts de rire en lisant ces lignes; c'est pas grave, on continuera sans eux ;-).

Il y a d'abord quelques questions à se poser (et que l'on devrait d'ailleurs se poser avant tout projet informatique) :

• Que vais-je faire de mon système Linux ? Multimédia, bureautique, application spéciale, Internet,... ?

• Quel hardware vais-je utiliser et est-il supporté convenablement pour mes besoins ? Si une machine classique ne pose absolument aucun problème, il peut y avoir quelques soucis avec des machines plus exotiques. Un petit tour sur un site du type http://www.traduc.org/docs/HOWTO/lecture/Hardware-HOWTO.html permettra de se rassurer.

• Ai-je une personne-ressource dans mes connaissances ? Cela peut aider de connaître quelqu'un capable de répondre à une question ponctuelle. A défaut, vous pouvez interroger des groupes d'utilisateurs tels que LiLiT (http://www.lilit.be).

• Ma machine sera-t-elle entièrement dédicacée à Linux ou installera-t-on un 'dual-boot' ? Et quelle place suis-je prêt à consacrer à mon nouveau système ? Car si on peut faire tourner Linux sur de petites machines avec des disques durs hors de saison (500 Mo), il est clair que pour profiter de tout le confort moderne, un minimum de 4 Go est souhaitable.

• L'espace disponible sur mon disque est-il suffisant ? Les cas typiques sont :
  • J'ai un énorme 'C:' qui occupe tout mon disque : il faudra le défragmenter (sous Windows) pour pouvoir le tronquer (pendant l'installation de Linux) et ainsi libérer de l'espace pour d'autres partitions.
  • J'ai une partition ('E:' par exemple) que je peux supprimer pour récupérer cet espace.
  • Ou alors j'ai récupéré un disque supplémentaire, qui va me donner la possibilité d'expérimenter tout ce qui me tentera !

Se pose alors la question piège : quelle distribution choisir ? Autant le dire tout de suite, il n'y a, parmi les centaines de distributions connues, pas ou peu de 'mauvaises' distributions, mais toutes ne sont pas adaptées à vos besoins. Pour choisir, une adresse phare : http://distrowatch.com, ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les distributions Linux et BSD (classement, comparaisons, etc.). Un vrai trésor de la toile.
A côté des distributions 'généralistes', il existe des distributions spécialisées dans l'un ou l'autre domaine (serveur, développement, réemploi de vieilles machines,...). Les "live cd" distribués par des associations comme LiLiT sont aussi une catégorie à part, destinée à découvrir Linux sans risques mais sans optimalisation.

Citons rapidement les distributions généralistes les plus courantes et leurs caractéristiques principales :

• Fedora : version libre de la première distribution Linux (Red Hat, devenue commerciale et orientée marché professionnel). Une bonne distribution de base, très répandue, basée sur les paquetages 'rpm'.

• Mandriva : se décline en une version 'free' et quelques versions commerciales incluant des logiciels propriétaires. D'origine française, elle a un bon support pour les francophones. Une distribution facile d'installation et stable, également basée sur le système de paquetages 'rpm'.

• Debian : la quintessence du libre, basée sur un développement communautaire absolu régi par une charte assez stricte définissant les licences libres. Une référence en matière de stabilité mais pas toujours à la pointe du progrès. Installable par le réseau ou par 14 CDs; articulée autour de l'excellent système de paquetages 'deb'.
  La distribution Debian a la particularité de se décliner en trois versions : stable, testing et unstable et dans trois variantes : free, non-free, universe (selon le niveau de contrôle des paquetages par l'équipe Debian).

• Ubuntu et Kubuntu : dérivées du projet Debian mais soutenues par la société commerciale 'Canonical'. Il y a des moyens derrière ce projet... Plus à la page que Debian, elle en reprend les principes de base et l'installation par réseau. Les CDs Ubuntu (que vous trouverez bientôt à la Fédé) reprennent le système de base, le reste est sur Internet et constamment mis à jour.

• Suse : une distribution propre et sérieuse, articulée autour d'un installeur particulier et efficace : 'Yast'.

L'installation.

Et maintenant, on y va ?? Vous avez donc :

• Votre ordinateur et vous savez quelles partitions consacrer à votre nouveau système,
• Votre P'tit Torê ouvert à la bonne page,
• Le numéro de téléphone du copain/de la copine qui utilise Linux même dans son bain (inutile grâce à nos conseils éclairés, mais on ne sait jamais ;-),
• Le(s) CDs ou DVD d'installation de votre distribution,
• Deux bonnes heures devant vous.

Les installations se font en général au départ d'un démarrage ('boot') à partir du CD. Il faut donc que votre ordinateur place le lecteur CD en tête de liste pour le démarrage. Si au démarrage, votre ancien OS se lance malgré la présence du CD dans le lecteur, un petit détour par le Bios de votre machine s'impose. Au démarrage, vous devriez voir un message furtif du genre 'Press F4 for setup' (ou F1 ou DEL ou ESC, selon votre bios) : faites donc le nécessaire pour entrer dans la procédure de configuration ('setup') du Bios. Dans les menus qui apparaîtront alors, dénichez la mention du genre 'boot sequence' et veillez à faire figurer le CD en bonne place, avant le disque dur, sur la liste associée.
Certaines machines (ou bios) irréductibles ne le permettront pas. Dans ce cas, la plupart des distributions vous permettent de créer une disquette de boot (dont l'image est généralement disponible sur le CD d'installation); cette disquette fera appel au CD et le tour est joué !

Partitionnement.

Le système Linux se lance, de beaux écrans vous expliquent ce que vous allez faire, en vous demandant confirmation; vous choisissez la langue, le type de clavier... Puis vient le moment fatidique : le partitionnement du disque dur (roulements de tambour...). Comme vous avez bien suivi nos conseils, vous savez que vous allez installer Linux sur la partition D: ou E: de votre PC mais.. vous ne les voyez pas ! C'est normal, Linux généralise l'organisation des sources de données : tout est 'vu' comme un fichier (que ce soit un vrai fichier, la souris, un modem, un fichier distant, etc.). Cela demande un peu d'organisation mais simplifie grandement la conception et l'utilisation du système.
Sur un PC ordinaire, il y a au maximum quatre disques durs, nommés hda, hdb, hdc et hdd ('hd' signifiant 'hard disk', parfois remplacé par 'sd' = 'scsi disk'); hda et hdb ('primary master & slave') sont sur le premier câble plat, hdc et hdb sur le second. Chaque disque dur peut être divisé en parties indépendantes (les partitions), repérées par un chiffre de 1 à 4 pour les partitions primaires et 5 à 99 pour les partitions logiques (par exemple : hda1 = disque dur 'a', partition '1').

Vous suivez toujours ?? Bien, définissons maintenant les partitions de votre système. Voici ce qui vous sera nécessaire :

• Une partition racine '/',
• Une partition 'swap' au moins égale à la mémoire de votre machine, idéalement le double. Cette partition est une extension de la mémoire vive.
• Une partition '/home' sur laquelle vous mettrez toutes vos données et vos fichiers de configuration personnel(le)s. C'est un des avantages de Linux (croyez-en notre expérience !) : vous pouvez réinstaller une autre distribution en conservant cette dernière partition et donc en conservant toutes vos données. C'est pas beau, ça ?
• Comme Linux peut aussi bien gérer votre PC que piloter de très gros serveurs, on peut aussi envisager de séparer d'autres parties du système de fichiers ( '/usr' pour les fichiers des programmes, '/var' pour les fichiers variables, etc.); mais ce n'est pas vraiment nécessaire pour un usage personnel : seules les trois partitions citées (système, swap, données personnelles) sont requises.
• Dans tous les cas, une fois Linux installé, vous ne verrez qu'une seule arborescence de fichiers au départ de la racine '/' (la bien nommée 'root'), que vous ayez ou non placé '/usr', '/home',... sur des partitions, des disques, voire des ordinateurs différents. C'est encore une des forces du système Linux : après le petit effort de configuration initial, tout est mis sur le même pied et l'utilisateur n'a plus à s'en préoccuper.

Quelle taille doivent avoir ces partitions ? Pour un système classique, comptez : 800 Mo pour '/', 800 Mo pour '/var', 1500 Mo pour '/usr', et le reste pour '/home' et la swap. En toute logique, si vous ne les créez pas toutes, augmentez de ces valeurs la taille de la partition racine; par exemple : 3-4 Go pour la partition '/', 250-500 Mo pour la partition swap, et le reste pour la partition '/home'.

Vous voilà prêt à renseigner ces choix au programme d'installation, la procédure pouvant varier selon l'outil de partitionnement. Vous terminerez en enregistrant la table des partitions sur le(s) disque(s).

Configuration et choix des paquetages (programmes).

Si vous lisez ces lignes, c'est que vous avez survécu, chouette !! Bonne nouvelle, le plus délicat est derrière vous. Ce n'est pas fini mais le reste vous semblera plus simple.

Pas facile de décrire la procédure d'installation de différentes distributions mais voici les choses que toutes vous demanderont à un moment ou un autre :

• Le mot de passe ROOT, c'est à dire celui du 'super-utilisateur' qui a accès à tous les fichiers et tous les programmes sur la machine (précisons ici que sur (K)Ubuntu, le premier utilisateur ordinaire fera office de 'root'; pour des raisons de sécurité, les puristes détestent mais on peut aisément corriger),
• La désignation d'au moins un utilisateur ordinaire et son mot de passe,
• La détermination de quelques paramètres de configuration réseau, d'accès à internet, voire du serveur de téléchargement des paquetages,
• Et surtout, l'installation du chargeur de démarrage. Il faut bien s'assurer que le système détecte votre ancien OS. Il existe deux chargeurs : GRUB et LILO, l'un et l'autre capables de détecter les autres OS présents sur la machine. Si d'aventure le système ne détectait pas tout automatiquement, on peut encore réparer par après; et même si l'ancien OS n'est momentanément plus démarrable, ne paniquez pas : aucune donnée n'est perdue !

Petite remarque : certaines distributions (notamment Ubuntu et Debian) s'installent en deux étapes; une fois le système de base installé, on redémarre en retirant le CD et on complète l'installation via le réseau.

Dernière ligne droite : le choix des paquetages. Si vous êtes débutant, n'allez pas choisir individuellement parmi les milliers de paquetages, c'est la noyade assurée ! Choisissez les lots de paquetages proposés par la distribution : par exemple le serveur graphique par défaut et les applications bureautiques ou spécifiques proposées. Au début, évitez les serveurs. Une fois votre système installé, ce sera de toute manière un plaisir d'ajouter ou de retirer les applications nécessaires.

Et voilà, vous avez maintenant le temps de regarder votre système s'installer... Suivront encore quelques questions et configurations, et ça y est : vous voilà un nouvel utilisateur de Linux !

Vous pouvez maintenant à loisir peaufiner votre système, comparer les serveurs graphiques, les applications, les fonctionnalités, le mode texte,... bref, évoluer dans la liberté.

EMMANUEL MORTIER (LiLiT asbl)

Alain EMPAIN (LiLiT asbl)

Annexe : squelette initial (Renaud Michel).

Avant l'installation.

Deux possibilités:

• installation seule, la machine est dédiée à GNU/Linux
• dual boot, on peut choisir au démarrage entre GNU/Linux et un (des) autre(s) système(s) (souvent windows).

Installation seule.

Rien de particulier à prévoir.

Dual boot.

Le disque dur devra être partitionné, défragmenté et penser faire une sauvegarde de sécurité des données importantes.

Distribution.

différentes distributions existent qui peuvent répondre à des besoins précis (simplicité, orienté débutant, diversité, performance, utilisation professionnelle). Des distributions telles que ubuntu ou mandriva insert your favorite here sont souvent conseillées pour les débutants.

Installation.

partitionnement.

Le programme d'installation devra créer des partition pour installer le système, c'est l'opération dangereuse en cas de dual boot car les partitions existantes doivent être réorganisées.

Prévoir au moins une partitions dédiée à /home (données utilisateur), qui peut être conservée telle quelle en cas de réinstallation.

Choix des composants.

Suivant la distribution il peut être possible à l'installation de personnaliser les composants installés. Dans le doute, les choix par défaut des distributions pour débutants sont prévus pour pouvoir tirer parti en toute simplicité des possibilités de son ordinateur.

Configuration du système.

Les distributions actuelles sont capables de détecter et configurer automatiquement la majorité du matériel disponible. Il reste alors les choix de préférences personnelles telles que la langue ou la disposition du clavier.

Après l'installation.

Modifier les composants installés.

Les distributions sont basées sur des systèmes de paquetages qui permettent de regrouper beaucoup de logiciels de manière cohérente et de les (dés)installer très facilement au moyen d'un gestionnaire de logiciels.